
Nous ne prenons pas souvent de décisions basées sur la logique !
Nous ne choisissons pas consciemment nos réponses.
Changer est une décision irrationnelle.
Dans cet article, nous parlerons des Systèmes 1 et 2 de la pensée, du subconscient, d’une fausse liste pour se donner bonne conscience, et d’une dame qui cherche les problèmes avec des jumelles !
Bien que la prise de décision puisse sembler être un processus rationnel, les travaux de Daniel Kahneman ont dévoilé les intrications subtiles des biais cognitifs qui influent sur nos choix, même dans le monde réputé implacable de l'économie. Ses recherches ont mis en lumière les heuristiques, ces raccourcis mentaux qui guident souvent nos décisions de manière subconsciente. Il s'agit du contraste entre le Système 1, rapide et sans effort, et le Système 2, plus lent et coûteux.
Pour ne citer que les « erreurs de traitement » les plus connues, parlons du :
Biais de confirmation : Tendance à accorder plus de poids et à interpréter sélectivement les informations qui confirment nos croyances préexistantes.
Biais de disponibilité : Surévaluation de l'importance des informations disponibles immédiatement, souvent influencée par la facilité avec laquelle elles viennent à l'esprit.
Biais de récence : Tendance à accorder plus d'importance aux informations récentes plutôt qu'à celles plus anciennes.
En parallèle, Charles Tebbet, hypnotiseur éminent du XXe siècle, avançait que notre subconscient joue un rôle majeur dans nos actions. Selon lui, cette entité interne nous offre une vision, une imagination de ce qui devrait être. Nous serions capables de "programmer" cette force intérieure, choisissant le combustible à lui fournir. Ce concept, bien que non conventionnel, souligne le potentiel du subconscient comme moteur de nos choix. C’est principe sont largement repris aujourd’hui dans le monde du sport avec les notions de visualisation positive.
On peut aussi faire un parallèle avec les notions d’affordance et de cortex pré-moteur qui anticipent toutes nos actions. Au feu rouge, mon corps a déjà préparer tous les mouvements à faire pour le feu vert. C’est un processus d’inhibition inconscient qui m’empêche de le faire. Alors que je pense m’activer au changement de couleur, tout mon corps était déjà en action bien avant !
Dans tous les cas, nos décisions ne semblent pas si rationnelles et si conscientes que ça !
Vous en doutez encore ?
Qui n’a jamais flashé sur un objet et décidé de faire une petite étude comparative pour savoir si c’est bien celui-là le meilleur ? Et qui n’a jamais fait une liste des pour et des contres ? Pour finir par choisir le l’objet initial parce que vous étiez déjà en train de vous imaginer l’utiliser ?
Ne mentez pas, on sait tous que cela fonctionne comme ça. C’est le principe même du marketing ! Une publicité n’a pas pour vocation de vous convaincre, mais de vous faire rêver !
C’est comme si, chaque fois que la raison et l’imagination étaient en conflit, l’imagination réussissait à mettre KO toutes les autres fonctions !
Mais alors, qu’est-ce qui nous pousse à prendre la décision de changer ?
Penser en dehors de nos schémas est extrêmement difficile. Notre imagination est « limitée » par nos connaissances et notre vision du monde. S’ouvrir à d’autres possibles demande, pour la plupart d’entre nous, des efforts colossaux. Nous ne sommes pas toujours disposés (soit par manque d’énergie, soit par manque de moyens, soit simplement par manque d’envie) à les fournir.
Les publicistes disent que c’est la tension qui fournit la motivation nécessaire au changement ; ce sentiment commun d’un manque, d’un problème. On peut nommer cela le stade de la contemplation. On sent que quelque chose cloche, mais on ne sait pas encore quoi. Notre identité, notre image de nous-même, nous bloque encore :
Je suis fumeur, je ne peux être autre chose.
Je suis chef d’entreprise, je ne peux pas être en vacances…
Je suis conducteur de voiture d’occasion, je ne peux pas être conducteur de voiture neuve.
Et puis une étincelle arrive. Un livre, un discours à la radio, un spot à la télé, une rencontre… peu importe… un déclencheur se met en place.
Quand je vois mon voisin qui a réussi son sevrage tabagique, je me dis que c’est possible.
Quand le garagiste me parle d’une belle voiture qui vient de rentrer en stock, je me dis que finalement, pourquoi pas.
Quand ma femme me dit que je deviens irritable, je réfléchis à prendre du repos.
Si la tension devient plus forte que le besoin d’identification, c’est là que le changement peut commencer ! La phase d’action démarre !
Changer ? Oui. Seul ? Pas toujours.
Un avis extérieur peut aider pour sortir ne nos habitudes de pensée.
Dans ma pratique, je travaille avec le client pour clarifier sa vision du problème. Il est parfois important de savoir regarder les choses avec un pas de côté. Vérifier que le problème est réel. Parce qu’on peut toujours trouver un problème si l’on cherche.
Dans son livre « Faites vous-même votre malheur », Paul Watzlawick raconte cette histoire :
« Une vieille fille dont la maison se dresse au bord de la rivière vient se plaindre à la police : une bande de gamins a pris l’habitude de venir se baigner devant sa porte dans le plus simple appareil. Le commissaire envoie l’un de ses hommes enjoindre aux enfants de pratiquer plus loin leurs ébats aquatiques. Le lendemain, la vieille fille revient se plaindre : elle les voit encore. Le policier retourne voir les petits baigneurs pour qu’ils s’éloignent plus encore vers l’amont. Deux ou trois jours plus tard, la vieille fille est de retour au commissariat et fulmine : en montant sur le toit de sa demeure, et avec une bonne paire de jumelles, elle peut encore voir les petits impudents ! »
Est-ce réellement votre problème ? Ou est-ce celui d’un tiers ?
À l’étape suivante, j’aide les clients à identifier d’abord le problème principal. Celui qui n’est pas encore résolu. Celui qui peut mériter un effort. Nous préparons alors l’intention, le but final. C'est cette intention qui fournira le carburant nécessaire au subconscient.
Tout ce que notre subconscient croit, nous le faisons !
Changer est une décision irrationnelle mais nous avons des outils !
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