D'une main de 3 cartes à un jeu plein ! Comment créer du choix ?

« Nous n'avons pas choisi l'endroit où nous nous trouvons, mais nous pouvons choisir comment aller de l'avant », proclame l'une des personnes du roman Silo de Hugh Howey.
Ce n’est ni totalement vrai, ni totalement faux.
Je crois que nous sommes responsables de toutes nos actions. Pas forcément coupables, la nuance est mince, mais responsable. Dans le cas du personnage, effectivement, il n'a pas choisi de naître dans le silo n°18, mais il a choisi d'y rester, de se conformer aux attentes sociales et de rester à sa place. Pourquoi ? Parce qu'il a fait avec les cartes qu'il avait en main. Peut-être pris au piège d'un choix illusoire : soit tu es des nôtres, soit tu meurs (on comprendra qu’il n’y a pas vraiment d’alternative ici…). Il faut que le personnage de Juliette ouvre une porte pour que les cartes soient rebattues, redistribuées, voire même créées.
On voit ce phénomène régulièrement dans le sport ou la technologie. Une limite est considérée comme infranchissable jusqu'au jour où quelqu'un décide du contraire. En saut à la perche, il a fallu attendre 180 ans pour que la barre des 6 mètres soit passée. Puis 24 ans pour que Lavillenie pulvérise le record de Bubka. Depuis, la limite a été franchie au moins une dizaine de fois. Cela reste un exploit, mais c'est un exploit possible.
Je crois que le travail que je fais sert à cela : ouvrir des possibles. C'est un apprentissage dans lequel quelque chose de différent peut prendre place. L'hypnose, comme d'autres formes de thérapie, doit servir à créer des cartes à jouer. Le client doit repartir avec un éventail de choix possibles. Libre à lui de prendre la carte qui lui convient à un moment donné. Libre à lui de garder sa main de départ. C'est un peu plus que de donner l'autorisation de changer.
Heinz von Foerster a écrit : « Il n'y a que les questions qui sont par essence indécidables que nous pouvons trancher. Avec cette liberté de choix, nous voilà à présent responsables du choix que nous allons faire. »
Et moi, depuis que je l'ai lu, je me gratte la tête pour comprendre comment créer du choix, comment créer de la liberté, comment rendre la responsabilité aux personnes. Je n'ai pas encore toutes les réponses. Mais j'oriente clairement ma philosophie d'accompagnement dans ce sens.
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