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La carte n'est pas le territoire

Photo du rédacteur: Antoine MontelAntoine Montel

La carte n'est pas le territoire est un concept dont on ne fait pas le tour facilement.

 

L'italie. Une carte et un territoire.
Image by macrovector_official on Freepik

J'ai vécu à Rome pendant 5 ans.


Malgré la proximité - nous sommes latins, nous avons tous connu Friends, nous ne sommes qu'à quelques heures de voiture - notre histoire est différente. Notre façon d'aborder la culture l'est également.


Là-bas, on ne fait pas la queue avant d'avoir demandé au guichet si c'est utile de le faire. Là-bas, on connaît le nom des doubleurs de films. Là-bas, la vie s'arrête quand la squadra azzurra joue a


u calcio (et à l'époque, personne ne connaissait le nom des joueurs de rugby).

Dans chaque sous-entendu, dans chaque expression et surtout dans chaque faux ami, une réalité du monde s'exprime.



En italien, "assumere" veut dire supposer ou embaucher. Quand on emploie quelqu'un, on imagine que ça va le faire.


J'ai commencé à comprendre que ma réalité n'était alors qu'une perception. Une perception fortement influencée par ma culture. Et même si intellectuellement cela me semblait évident, je ne m'étais jamais rendu compte à quel point c'était vrai !


Pour comprendre l'Italie, il m'a fallu entrer dans leur carte du monde. Lire la Repubblica pour comprendre de qui on parle. Tenter de comprendre un spectacle d'humoriste. Écouter Fabrizio de A


n


dré et Caparezza... J'ai même essayé de suivre une émission entière du festival de Sanremo... (bon, là, j'ai échoué !)


Et même avec tout cela, je tombais régulièrement dans le panneau d'une mauvaise interprétation.


Ma petite amie de l'époque me lance un "non mi posso fidare di te" ("je ne peux pas te faire confiance") quand je l'asperge d'eau. En italien, cette phrase peut être une blague. Je l'ai prise en français... et très mal. Nous nous sommes disputés pendant des heures avec un beau dialogue de sourds !


Plusieurs années ap



rès, j'ai eu une révélation ! Pour mieux comprendre une culture, il faut reconnaître la sienne. Pour mieux aborder les différences, il faut avoir un point de repère. Il faut que je me connaisse pour savoir que j'interprète.


Alors, oui, je sais, d'autres l'ont eu avant moi et je n'ai pas inventé la poudre là ! J'ai juste comp


ris et intégré ce principe. La révélation s'est faite à l'intérieur de moi. Comme la sensation d'une bulle qui explose.


Je regarde m


es accompagnements avec cette sensation maintenant. En me posant la question de ce que je comprends, pourquoi j'ai compris cela, et comment j'aurais pu comprendre autrement. Souvent, je m'en rends compte pendant. Parfois, je m'en rends compte juste après. Certaines fois, quelques temps plus tard lors d'une discussion ou d'une supervision.




Pour moi, l'important c'est de continuer à comprendre. La carte n'est pas le territoire. Il y en a pour une vie à faire le tour de ce concept !

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