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Arrêter le tabac, c'est qui le spécialiste ?

Photo du rédacteur: Antoine MontelAntoine Montel

Dernière mise à jour : 15 nov. 2023

Qui est spécialiste ? Et de quoi ? Moi, pour vous faire arrêter le tabac. Vous ? De vous même !

 

Un paquet de cigarette en diable
Image by jannoon028 on Freepik

Une dame souhaite arrêter le tabac.


Lors de notre deuxième rendez-vous, elle exprime de l'agacement envers les questions que je lui pose. Elle me dit : "Mais c'est vous le spécialiste ! Vous devriez connaître ces réponses !"


En effet, en tant que spécialiste, je me focalise sur les comportements problématiques. Je maîtrise les principes du déclencheur et de la récompense. Je sais qu'intervenir sur ces aspects peut aider un client. J'ai conscience que, grâce à l'hypnose, je peux aider à visualiser les résultats, sachant que notre cerveau encode une pensée de manière quasiment identique à la réalité.


En tant que spécialiste, je comprends que chacun a ses propres croyances : certaines personnes pensent qu'elles sont accrocs et qu'elles prendront inévitablement du poids en arrêtant de fumer, par exemple. Souvent, nous nous identifions à nos comportements, en disant "je suis fumeur" ou "je suis boulimique". Une des pistes que nous pourrons explorer est de séparer la personnalité du comportement.


Oui, en tant que spécialiste, je sais poser des questions, explorer les zones d'ombre et cibler les émotions pertinentes. Je respecte les réponses telles que "je ne veux pas en parler". Je peux travailler sans avoir systématiquement besoin de connaître tous les détails. Mais je ne lis pas dans les pensées. Personne ne répondra de la même manière à la question : "aujourd'hui, quelle relation vous aimeriez avoir avec la cigarette ?".


Lors de cet accompagnement, je reconnais également que la rechute fait partie du processus normal. Arrêter un comportement comporte toujours ce risque. Par conséquent, je sais comment anticiper pour ne pas faire culpabiliser ceux se lancent dans l’aventure.


En tant que spécialiste, je suis conscient que je n'ai pas encore épuisé toutes les facettes du problème. Je découvre constamment de nouveaux éléments, je continue à me former et à apprendre. Je sais aussi qu'aucune méthode ne fonctionne à 100 %. Ce serait trop beau !


Et donc, en tant que spécialiste, je peux identifier les attentes irréalistes. Je sais quand quelqu'un imagine que je fasse tout à sa place, sans qu'il ait à fournir le moindre effort. Je comprends également le mécanisme qui pousse certaines personnes à venir me voir en étant persuadées que cela ne servira à rien, ce qui crée une prophétie auto-réalisatrice. Ce sera peut être le meilleur argument pour se justifier ensuite en disant : "Non, mais moi, rien n'y fait, j'ai tout essayé !"


Alors, oui, je suis le spécialiste. Mais si je suis spécialiste, c'est surtout pour redonner le pouvoir de choisir, pour responsabiliser et pour accompagner.


Pour le reste, c'est vous qui êtes le spécialiste... de vous-même !


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